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Veröffentlicht am 13­.03.2009

13.3.2009 - La Croix

Des paroles saluées par les catholiques allemands

Surpris par le courrier de Benoît XVI aux évêques, les catholiques allemands apprécient les clarifications apportées et le caractère non négociable de Vatican II

« Nous sommes reconnaissants à Benoît XVI pour sa lettre très franche » : Mgr Robert Zollistch, président de la Conférence épiscopale allemande, salue ainsi le message de Benoît XVI aux évêques. Avec un ton mesuré, mais très soucieux de manifester une profonde unité avec Rome, l’archevêque de Fribourg-en-Brisgau prend acte de la reconnaissance par le pape de « plusieurs pannes » de fonctionnement au Vatican. Il ne manque pas de souligner dans ses propos ce que les évêques allemands répètent depuis le début de la crise : « La suppression de l’excommunication concerne le plan disciplinaire. Elle n’a pas encore répondu aux nombreuses questions doctrinales qui se posent, en particulier quant à la reconnaissance de Vatican II et du Magistère des papes après le Concile » par la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX). C’est maintenant à la Congrégation pour la doctrine de la foi de prendre contact avec la FSSPX pour éclaircir ces questions, juge l’évêque allemand.

« Les paroles du pape me remuent, elles apportent des éclaircissements et sont motivantes », a insisté Mgr Zollitsch, réaffirmant que les évêques allemands « se tiennent aux côtés du pape dans la recherche d’une foi de l’Église vivante (…) et pour renforcer l’unité entre les baptisés ». Il précise que ce même souci a guidé les évêques allemands lorsqu’ils ont écrit à Benoît XVI à l’issue de leur assemblée plénière (La Croix du 9 mars).

Le Comité central des laïcs catholiques allemands (ZdK) se limite à un communiqué saluant une lettre « unique » et « un document très personnel ». « La lettre du pape réaf- firme de manière impressionnante son attachement à Vatican II, à la réconciliation entre juifs et chrétiens, à l’œcuménisme et au dialogue interreligieux, commente Hans Joachim Meyer, président du ZdK, qui se dit « reconnaissant » pour cette clarifi- cation dans « le débat en cours ». « Il est clair que la FSSPX doit professer entièrement le Concile », affirme-t-il. Aucune mention, en revanche, de la dernière partie de la lettre où le pape se plaint des critiques venues de l’Église… « Il est très difficile pour nous de travailler sur cette partie de la lettre et nous avons décidé de ne rien en dire publiquement, commente Theodor Bolzenius, porte-parole du ZdK. Nous notons que le pape demande la tolérance pour sa décision, mais n’accepte pas avec la même tolérance ceux qui, à l’intérieur de l’Église, sont d’un autre avis que lui. »

Au sein du mouvement Wir sind Kirche (« Nous sommes l’Église ») qui a soutenu une pétition internationale en faveur du Concile (« Vaticanum 2 »), la lettre de Benoît XVI est accueillie avec « la même surprise que celle qui a accompagné la levée des excommunications », réagit Christian Weisner, son porte-parole. Il salue un « bon geste de collégialité », relevant que « le pape a compris ce qui irritait les évêques, les théologiens et le peuple de l’Église ». « Le pape a exprimé son souci pour les quatre évêques et les 491 prêtres de la Fraternité Saint-Pie-X, nous attendons que ce même souci s’exprime pour les 100 000 prêtres qui en raison de la loi du célibat ne peuvent plus exercer leur ministère, avance Christian Weisner. Ces personnes ont été éduquées dans l’Église, veulent la servir et ne le peuvent plus. Pourquoi l’Église devrait-elle se priver de leur aide ? »

ÉLODIE MAUROT

« Le pape a compris ce qui irritait les évêques, les théologiens et le peuple de l’Église.»

Zuletzt geändert am 16­.03.2009